La tendance amorcée depuis plusieurs décennies se confirme : les Français dorment moins. Mais quels sont les risques engendrés par le manque de sommeil ?
L’importance du sommeil
Il semblerait que la population française soit de plus en plus fatiguée. D’après les statistiques, 25% des Français affirment qu’ils manquent de sommeil. Changement de modes de vie, utilisation accrue des écrans, stress : autant de facteurs néfastes pour le repos. Bien qu’elle soit le reflet de notre société actuelle et qu’elle semble inévitable, cette situation inquiète les chercheurs. Certains d’entre eux tirent la sonnette d’alarme et évoquent une crise de santé publique.
Les effets délétères du manque de sommeil sont nombreux :
- affaiblissement du système immunitaire,
- troubles de l’humeur,
- prise de poids,
- diminution de la concentration,
- augmentation du risque d’AVC, d’hypertension artérielle ou de cancer.
Un nouveau risque vient d’être découvert : le manque de sommeil endommagerait également notre ADN.
Une étude sur la privation de sommeil
Cette expérience a été menée récemment par des chercheurs de l’Université de Hong Kong. Ils ont basé leur protocole sur l’observation de 49 médecins, sans problème de santé, et travaillant à temps complet. Les médecins ont été scindés en 2 groupes.
Dans le premier, les participants travaillaient de nuit au minimum 3 fois par mois.
Dans le second, les médecins exerçaient leur activité uniquement durant la journée. La durée de l’étude a été fixée à 4 mois.
Durant cette période, des prises de sang ont été effectuées tous les 3 jours pour analyse. Les participants du 1er groupe étaient surveillés plus étroitement, car ils étaient soumis à une privation aiguë de sommeil. Ils ont donc subi des prises de sang supplémentaires.
Les conséquences du manque de sommeil sur l’ADN
Les informations recueillies via les prélèvements sanguins ont été croisées avec les données fournies par les médecins participant à l’expérience. Mode de vie, habitudes de travail, état de santé : tout a été consigné dans un journal de sommeil.
Sans surprise, les chercheurs ont détecté davantage de cassures dans l’ADN des personnes privées de sommeil que chez les autres. De plus, ils ont constaté que l’ADN des personnes ayant suffisamment dormi se réparait plus rapidement et plus facilement. Autre constat : les conséquences apparaissent dès la première nuit blanche. Il n’est donc pas nécessaire de manquer de sommeil sur le long terme pour que l’ADN présente des cassures.
Cela expliquerait donc en partie pourquoi les risques de maladie cardiovasculaires et de cancers augmentent avec le manque de sommeil.