En matière de sommeil, tout n’est pas question d’habitude ou de préférence. Nos gènes et notre chronotype influent sur notre sommeil.

 

Qu’est-ce que le chronotype ?

Derrière ce terme barbare se cache un concept simple. Le chronotype désigne votre tendance naturelle à vous lever et à vous coucher plus ou moins tôt ou tard. C’est ce qu’on appelle plus communément « être du matin » ou « être du soir ».

Votre chronotype est influencé par différents facteurs : régime alimentaire, âge, sexe, stress, mais aussi exposition à la lumière environnante. Ces facteurs sont fluctuants, ils peuvent être modulés si nécessaire. Mais un autre facteur est lui immuable : c’est le facteur génétique. Il a fait d’ailleurs l’objet d’une étude menée par des chercheurs anglais de l’Université d’Exeter.

 

Une étude sur les variations génétiques en rapport avec le chronotype

Les résultats de cette étude récente ont été publiés le 29 janvier 2019 dans la revue Nature communications. L’objectif était d’identifier les variations génétiques pouvant influencer le chronotype.

Pour mener à bien l’expérience, l’équipe de scientifiques a vu grand : ils ont analysé l’ADN de 700 000 personnes. Ces données ont ensuite été fournies par la UK Biobank et la société californienne de biotechnologie 23andMe. En parallèle, chacune des 700 000 personnes a renseigné son chronotype, en indiquant si elle était couche-tôt ou lève-tard.

Grâce à ces informations, l’équipe de chercheurs a pu faire le lien entre variantes génétiques et chronotype. Ils ont ainsi pu identifier 327 gènes ayant une influence sur le chronotype.

 

Se lever tôt pour être en meilleure santé ?

De nombreuses études ont déjà démontré par le passé qu’il était meilleur pour la santé de se lever tôt. Cela augmenterait la sensation de bien-être et diminuerait les risques de dépression. Plus préoccupant, ces études établissent un lien direct entre le fait de se coucher tard et l’apparition de maladies mentales. Samuel Jones, l’un des auteurs de l’étude menée par l’Université d’Exeter, va lui aussi dans ce sens.

Il explique que le chronotype est déterminé par 2 facteurs :

  • la différence de réaction du cerveau aux signaux lumineux,
  • le fonctionnement de notre horloge interne.

Et voici la conclusion qu’il en tire. « Ces petites différences pourraient avoir un effet sur le risque de développer des maladies et des troubles mentaux ».

 

C’est donc un nouveau champ d’observation qui s’ouvre pour la recherche médicale. Il reste à établir le lien existant entre chronotype et maladie mentale.